de 1945 à 1959


Le Farrebique, de Georges Rouquier, 1946


extrait vidéo, durée : 47''


Farrebique est un film situé au croisement du reportage et de la fiction ; le cinéaste et son équipe ont suivi pendant un an la vie quotidienne de paysans français avant les grandes mutations rurales, en la romançant le moins possible.
Le repas est un moment qui revient à plusieurs reprises au fil de la narration ; il est le lieu favori de l'échange, de la convivialité au sens littéral, du vivre ensemble. Les seuls loisirs sont effectivement les conversations, le soir au coin du feu, au café après la messe, et les repas de famille.
Pour le cinéaste, la scène du repas est par conséquent un outil privilégié pour donner à voir, pour témoigner d'une façon de vivre différente.





Mon oncle, de Jacques Tati, 1958



durée 3:19


Le quotidien des propriétaires de la maison est régi par les nombreux rituels qu'ils s'imposent afin, pensent-ils, de profiter au mieux de leur nouvelle acquisition.
Le repas familial pris sur la terrasse l'illustre bien ; s'il paraît intime, il est de fait entièrement orchestré par Mme Arpel. Ainsi le père boit son café sous une ombrelle ridiculement petite et donc désagréable ; une chaise au design racé mais au confort plus que douteux est donnée à M. Hulot, l'invité de ce repas.

Dans ce qu'elle a de coutumier et d'intime, cette scène permet au cinéaste de faire la critique du paraître à outrance, de montrer les limites de la modernité, qui n'est plus ici un vecteur d'affranchissement mais bien une privation de liberté.